TARASCON: TARASQUE, ROI RENÉ ET TARTARIN
Tarascon est située à 20 kilomètres d'Arles dans le département des Bouches-du-Rhône en région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Ici est née la légende de la Tarasque et de Sainte Marthe, ici se trouve la maison de Tartarin, un héros glorifié par Alphonse Daudet dans ses romans Tartarin de Tarascon, Tartarin sur les Alpes, Port-Tarascon.
Connue avant tout comme la ville du roi René, Tarascon en Provence possède un riche patrimoine historique, architectural et culturel provenant de la période Médiévale et de la Renaissance : 28 monuments historiques situés dans la ville et ses alentours sont protégés par l’État.
SAINTE MARTHE ET LA TARASQUE DANS L’HISTOIRE DE TARASCON
L’histoire de la ville est étroitement liée à la légende de la Tarasque et de Sainte Marthe : la statue de la Tarasque en pierre (2008) se situe à gauche de l’entrée du château et en face de l’église de Sainte Marthe.
La statue de Sainte Marthe, patronne de la ville, est présentée à l’église. Une autre statue orne la façade de l’hôtel de ville.
Les premiers occupants de Tarascon sont les Salyens - mélange de celtes et de ligures. Les Massiliens y sont présents 3 siècles avant notre ère. Plus tard, les Romains ont élevé sur cette même place, une citadelle surveillant le passage du Rhône.
Missionnaire du Christ, Marthe est arrivée à Tarascon et a délivré le pays du monstre qui terrorisait la région : la Tarasque.
Ensuite Marthe s'est installée auprès des tarasconnais. La sainte femme a fait l'objet d'une dévotion particulière et est devenue la patronne de Tarascon.
De nombreux pèlerins et les plus grands rois se sont recueillis sur son tombeau. En l'an 500, Clovis, puis ses successeurs, ont accordé des privilèges à la ville. Louis XI a favorisé l'église qu'il a élevée au rang de Collégiale. Le Roi René lui même a créé en 1474 l'ordre des chevaliers de la Tarasque.
Chaque année, la ville célèbre la victoire de Marthe contre la Tarasque par de joyeuses fêtes.
COLLÉGIALE SAINTE MARTHE - ÉGLISE SAINTE MARTHE DE TARASCON
Toutes les époques ont laissé leur empreinte sur l’église : datée de 1330, elle est du style gothique, reconstruite sur les murs romans. Dans l’édifice on distingue la crypte, considérée comme l’un des sanctuaires les plus anciens de Provence, une partie romane du XIIème siècle, une partie gothique du XIVème et une partie renaissance des XIVème et XVIIème siècles.
La crypte recèle les traces d’un habitat préromain datant du IIIème ou du IVème siècle avant notre ère et le sarcophage antique de la Sainte Marthe datant des IIIème et IVème siècles.
Les parties gothique et renaissance ont été édifiées sur les vestiges de l’ancienne église romane. Il reste le portail, les murs d’enceinte sud et la partie nord-ouest englobant la base du clocher de l’église romane. Le portail est considéré comme l’un des plus marquants de Provence.
Le clocher, les arcs boutant et une sacristie ont été construits au XVème siècle. A l’intérieur, une collection de peintures religieuses des XVIème - XVIIIème siècles ornent ce lieu sacré et magnifique, tout comme un orgue dont la partie instrumentale date de 1484, classé monument historique. Les concerts de musique d’orgue se tiennent ici à ce jour.
L’église de Saint Marthe de Tarascon est devenue un des sanctuaires les plus célèbres de Provence depuis qu’en 1187, des reliques de Ste Marthe ont été découvertes.
TARASCON MÉDIEVAL : ABBAYE SAINT-MICHEL DE FRIGOLET
Situé à 10 km du Château de Tarascon, ce monument historique du XIIème siècle est niché au cœur de la Montagnette.
Fondée par les moines de Montmajour, l’Abbaye Saint-Michel de Frigolet est édifiée dans le style Roman provençal. A la période la plus florissante de son existence, elle comptait 13 chanoines et 15 frères convers.
De cette période, subsiste le cœur actuel du monastère : le cloître du début du XIIème siècle et l’église Saint-Michel du XIIème siècle ainsi que la petite chapelle de Notre-Dame du Bon Remède du XIème siècle appelée alors Notre Dame de Frigolet. Elle est devenue l’objet d’un pèlerinage qui dure encore.
En 1316, le chapitre de Frigolet est uni à celui de la cathédrale d’Avignon. Douze chanoines résideront au monastère. Une partie d’entre eux est rattachée à l’église Sainte-Marthe de Tarascon, propriété de la cathédrale d’Avignon. Le prieur de Frigolet sera le doyen de Sainte-Marthe.
Lorsqu’en 1482, le roi de France Louis XI fonde à la place du prieuré la Collégiale Sainte-Marthe, le Prieur de Frigolet reçoit le titre de Doyen de Sainte-Marthe. A partir de cette date, le monastère est abandonné et reste sans occupants jusqu’en 1635, quand des religieux Hiéronymites s’installent. La vie religieuse reprend alors à Saint Michel de Frigolet.
Au XVII ème siècle le chœur de l’église Saint-Michel est agrandi et sont ajoutées la salle du Chapitre et les salles attenantes. La chapelle Notre-Dame-du-Bon-Remède a été décorée dans le style baroque, le petit prieuré s’est agrandi.
En 1791 les révolutionnaires s’approprient le monastère, les derniers religieux quittent Frigolet. Le prieuré de Saint-Michel avec toutes ses annexes et dépendances est vendu comme bien national.
En 1858, le Révérend Père Edmond rachète l’ancien prieuré de Saint-Michel de Frigolet pour y restaurer l’Ordre de Prémontré anéanti en France lors de la Révolution. Sous sa conduite, de vastes bâtiments sont édifiés pour recevoir les pèlerins de plus en plus nombreux. Une église néogothique est construite ainsi qu’une enceinte néo-médiévale avec tours, créneaux, courtines et mâchicoulis. La nouvelle église enveloppe la chapelle romane de Notre-Dame du Bon Remède.
Le 6 juin 1869, le Pape Pie IX élève le prieuré de Frigolet au rang d’Abbaye et le Père Edmond en sera le premier abbé. En 1880, le gouvernement français décrète la dissolution de la communauté et lui ordonne de quitter le monastère.
Au début du XXe siècle, la communauté revient s’installer à Frigolet. Actuellement à l’Abbaye réside une communauté de chanoines réguliers Prémontrés, appelés aussi Chanoines blancs. Huit moines résident aujourd’hui dans ces lieux, qui hébergent aussi périodiquement les personnes qui souhaitent se recueillir pendant un certain temps.
Adresse : route de Frigolet, 13150 Tarascon
TARASCON : LE ROI RENÉ ET LE CHÂTEAU ROYAL DE PROVENCE
De 1265 à 1480, les princes de la Maison d'Anjou règnent depuis leurs terres des bords de Loire sur la Provence, l'Italie et l'Europe centrale (la Hongrie). Le Roi René dit "Le Bon", dernier des Princes d'Anjou à régner, est connu comme grand bâtisseur, artiste et amateur de culture.
Au moment de la fondation du château, Tarascon constituait l’une des principales villes frontières du comté de Provence. Dressé sur la rive gauche du Rhône, le château de Tarascon a été édifié à partir de 1400 par Louis II d’Anjou.
De 1447 à 1449, le roi René transforme la vieille forteresse en un palais : de somptueuses décorations conçues pendant cette période amènent le château à son état actuel. Les ornementations de la cour d’honneur datent de cette époque : loggia, niche statues, porches, décoration d’arcade, salle dite "des chantres".
Réalisé dans le style Renaissance et Gothique flamboyant, le château mesure 130 mètres de long sur 36 de large et s’appuie sur un rocher. Il se divise en 2 parties de surfaces à peu près égales : au Nord, où se trouve actuellement l’accueil, étaient situées les salles pour les hommes d’armes et une cour. Dans le château est présenté un ensemble des pots en faïences du XVIIIème provenant de l’apothicairerie de l’hôpital St Nicolas.
La résidence princière s’organise autour de la cour d’honneur marquée par la Renaissance. La décoration sculptée de l’église, représentative du gothique flamboyant, révèle ses influences italiennes. Quatre escaliers comprenant environ 136 marches mènent aux terrasses d’où la vue s’étend du Ventoux à la mer. Les trente trois appartements renferment beautés et particularités. Une niche Renaissance attribuée à Laurana, abrite les bustes du Roi René et de sa deuxième épouse, Jeanne de Laval. Dans l’aile Ouest, les plafonds à caissons de la salle des festins et du salon du Roi, se couvrent d’un riche décor pictural.
Acquis par l’Etat en 1932, ce château est classé monument historique depuis 1840.
PATRIMOINE CULTUREL DE TARASCON
Le patrimoine culturel est représenté par de nombreux objets d’œuvres d’art des XVIéme – XIXème siècles. Ils se trouvent dans la collégiale Sainte-Marthe et dans l’hôtel de ville. Parmi plus de 30 œuvres d’art, 5 objets du XVIème, 14 objets du XVIIème (auteurs Nicolas Mignard, Pierre Parrocel, Annibal Carrache), 10 objets du XVIIIème (auteurs Jean-Baptiste Van Loo, Charles Van Loo, Joseph-Marie Vien, Philippe Sauvan) se trouvent dans la collégiale Sainte-Marthe (église Saint-Jacques). 5 objets du XVIIIème et 5 objets du XIXème se trouvent à l’hôtel de ville.
Au cours des XVIIème - XVIIIème siècles, la ville prospère comme en témoignent de très belles constructions qui ornent les rues du centre-ville.
Au XVIIème siècle est construit l'hôtel de ville, dont la façade Louis XIII est ornée d’une statue de Ste Marthe, patronne de la ville.
La grande salle dite salle des Consuls a conservé son plafond à caissons "à la française", ses boiseries murales ainsi que les sièges des Consuls qui sont d’époque. Il y en a quatre, un pour chaque représentant : un artisan, un greffier, un bourgeois, un noble.
Adresse de l'hôtel de ville : le Place du Marché, Tarascon
MUSÉE SOULÉÏADO - MUSEE DU TISSU PROVENSAL
Le Musée Souléïado contient la collection du tissu et des costumes provençaux.
Adresse : l’hôtel d'Aiminy
HÔTEL DES MONNAIES
Le bâtiment de l’Hôtel des Monnaies est réalisé dans deux styles d’architecture : gothique et renaissance. La monnaie a été frappée ici de 1387 à 1520.
Adresse : 28 Rue des Halles, Tarascon
THÉÂTRE MUNICIPAL
Le théâtre municipal est réalisé dans le style néobaroque italien. La scène a pour cadre l’abside de l’ancienne église des Dominicains. C’est dans la seconde moitié du XVème siècle que les Dominicains, s’installent à Tarascon. Ils reçurent la Chapelle Saint-Jean qu’ils transformèrent en une très belle église, consacrée en 1499.
En 1825, la Commune, avec l’accord de Charles X, racheta l’église pour en faire un théâtre.
Le bâtiment a été reconstruit en 1888, la façade a été complètement refaite. Son fronton représente une lyre soutenue par deux anges, œuvre du sculpteur tarasconnais Jean Barnabé Amy. Restauré en 1991 dans son style d’origine et équipé de moyens techniques modernes, il offre une programmation très éclectique.
TARTARIN DE TARASCON : PERSONNAGE MÉRIDIONAL OU UNIVERSEL
Les Aventures de Tartarin ont fait le tour du monde et contribué à faire connaître Tarascon. Le roman d'Alphonse Daudet raconte l'histoire de Tartarin, brave chasseur de lions originaire de cette ville en Provence.
Rêveur d'expéditions et de chasse dès sa jeunesse, Tartarin part en Afrique pour réaliser son rêve – tuer le lion. Revenu de son voyage, il raconte des aventures extraordinaires qu'il n'avait pas vécues…Il triomphe, car les gens de sa ville natale fière de son héros glorifient Tartarin pour toujours…
Vantard et fanfaron, ce personnage nous semble sympathique : son histoire, qui est racontée avec beaucoup de passion, nous fait paraitre le héros réel.
Aujourd'hui, une sculpture de bronze de Tartarin trône sur la placette Louis Gonthier.
La Maison de Tartarin de Tarascon existe depuis 1985. Elle est située 55bis boulevard Itam. Ce bâtiment est la reconstitution de la maison du héros. Depuis 2008 elle est devenue une habitation privée et n’est pas visitable à l’intérieur.
VISITE DÉGUSTATIVE : LES VINS APPELLATION LES BAUX-DE-PROVENCE
Les vins Baux-de-Provence sont reconnus en Appellation d'Origine Protégée depuis 1995.
Comptant une superficie en production d'environ 350 ha, l’air d’appellation s'étend sur huit villages : Les Baux-de-Provence, Eygalières, Fontvieille, Maussane-les-Alpilles, Mouriès, Le Paradou, Saint Étienne du Grès et Saint-Rémy-de-Provence.
La production annuelle de l’'appellation présente 9 000 hectolitres annuels, dont 85 % en agriculture biologique.
La zone d'appellation des Baux de Provence est une des zones AOP les plus chaudes, arrosée et précoce des vins de Provence.
Les sols de l'aire d'appellation des Baux de Provence sont de type argilo-calcaires caillouteux, sableux graveleux, argileux et caillouteux.
Les cépages de l'AOP Baux de Provence sont Grenache, Mourvèdre et Syrah, mais aussi Cabernet sauvignon, Cinsault, et Counoise.
L'AOP Les Baux-de-Provence regroupe 12 producteurs sur les versants Sud et nord des Alpilles : Château d'Estoublon, Mas de la Dame, Mas Sainte Berthe, Château Dalmeran, Domaine de Lauzières, L'Affectif, Mas de Gourgonnier, Domaine de la Vallongue, Domaine de Terres Blanches, Château Romanin, Domaine Hauvette, Domaine Guilbert.